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Douarnenez Horta - retour en France

Aujourd'hui départ de l'étape n°2 de Horta (Acores) vers Douarnenez !


L'objectif va être de rester au contact des meilleurs le plus longtemps possible dans des conditions qui s'annoncent une nouvelle fois ventée ... l'objectif est aussi d'être à l'arrivée !


Une grand grand merci à tous vos messages d'encouragement que j'ai pu recevoir cette semaine et des appels pour certains, en solitaire le partage et l'engouement de l'entourage est une facteur important de la performance et du plaisir à être sur l'eau merci à tous.

 

• « Départ de Horta jusqu’à Sao Miguel » Un splendide départ sous l’ile d’Horta, parti au vent de la flotte je me suis faufilé entre le comité de course et Anthony.M (Ovimpex-secours populaire) pour prendre un excellent départ et me positionner rapidement dans le groupe de tête. Les consignes du météorologue étaient claires, il fallait fournir son effort dès le début de course pour être dans le groupe leader au passage de la dernière ile de l'archipel : « Sao Miguel », la suite serait un long bord de reaching mental & sportif.


A coup d’empannage sous spi je me place en bonne position à l’approche de l'ile mais dans le dernier empannage avant de partir vers le large je flirte un peu trop avec le dévent du mont Sao Miguel qui culmine à plus de 1800mètres d’altitude, pour quelques longueurs je me fais piéger avec Yoan.R (Macif) & Seb.S (CMB) dans une bulle d’air pendant plus de 30 minutes avant de pouvoir repartir, la punition est sèvére avec plus de 3nautiques de retard, une très mauvaise opération mais je ne baisse pas les bras, une nuit dantesque allait nous attendre …


• « Une nuit sportive & bien gérée !» Le vent monte progressivement, l’excitation aussi, le sentiment est partagé, chaque skipper sait pertinemment que le vent va monter progressivement toute la journée pour atteindre le plus fort vers 3h UTC du matin avec le passage du front est des risées annoncées à 40knts , mon analyse est simple, j’ai loupé le premier coup tactique important à Sao Miguel, si je veux rester dans le match je n’ai pas le droit de louper cette nuit, je dois être à fond est aller vite, j’ai du retard à rattraper !!!


Le souvenir d’une mauvaise expérience sur la première étape, rappelez-vous au cap Finistère dans une nuit similaire à celle qui nous attend j’avais perdu mon sac d’alimentation et laissé filé prés de 30mn sur les leaders, il faut donc que je sois meilleur.


22h la nuit est éclairée par une belle lune, la pluie commence a tomber, il y a déjà 25-28nds, j’ai passé la journée à préparer la nuit à venir, bouteille d’eau, café, sandwich, botte et top étanche sont de sorties, les voiles sont matossés et sanglés à l’arrière du bateau (les sacs sont cette fois à l’intérieur !), je m’installe à la barre et s’est parti, les surfs commencent à être plus en plus appuyés, 13,14,15,16nds !!! Ca déboule comme on dit, plus personne à la VHF j’imagine que tout le monde est comme moi à la barre prêt à ne rien lâcher… 33nds, j’ai dis que je ne lâcherais pas 1 mètres de plus, je me suis fixé une limité à 37nds pour le grand spi, le bateau fait de bons plantés dans les vagues, à la VHF Arnaud.G.P(Faun) annonce qu’il va bien, il a fait une « Macaire » cad un planté du figaro jusqu'à sortir la quille, il s’est ouvert l’arcade, il annonce ralentir mais que tout va bien à bord …


Le sentiment à bord de mon bateau ? J’ai vraiment l’impression d’être dans une guerre mentale et physique contre le vent et moi même, j’ai épuisé tout mon café et je commence vraiment à tourner de l’œil mais j’ai le sentiment de vraiment exploité 100% du bateau et malgré le fait que je ne sais pas mon avancement sur les autres je me convaincs que je reviens dans la partie.


4h du matin j’en peux plus, je commence à faire des erreurs de barre, avec l’expérience de la course je sens vraiment que le moment où je vais décrocher arrive mais je veux revenir dans le match donc pas question de ralentir jusqu’à être revenu dans sur le groupe de devant !!!!!


Peu après 4h40 l’air s’est rafraichie, le vent prend 40° de droite, enfin ! c’est le passage du front, affalage des spis on finira la nuit au reaching dans 30-35nds, c’est parti pour 5jours de reaching … le pilote est en marche c’est l’heure du bilan de la nuit devant l’écran d’ordinateur, souriant mais fatigué j’ai doublé 3 bateaux, récupéré quelques milles sur le milieu de flotte je ne pouvais espérer beaucoup mieux ☺


Le sommeil un axe d’entrainement fort pour l’hivers prochain, trop souvent je flirte avec la limite et même si je me suis bien amélioré sur ce point depuis le début de saison il me faut vraiment progresser pour passer un cap l’an prochain, cela passe aussi par un gros travail sur le pilote automatique qui nous permet d’aller se reposer.


• « Le plus long speed test de l’histoire du figaro»

Plus de 1000 milles de ligne droite, aucune option stratégique, une course qui se joue au mental … après une nuit sportive nous avons mis cap vers Douarnenez alors que nous sommes encore à plus de 5 jours de l’arrivée, cela du à une situation météo calé qui nous apporte du vent de travers soutenu sur toute la course.


Le reaching c’est quoi ???? c’est quand le vent vient de travers, le bateau est gité, les vagues passent en quasi permanence sur le pont et rince tout à chaque fois, pour aller vite il faut mettre tout le poids possibles du côté au vent bref tout cela je vous le montrerais en vidéo.


Une allure à devenir fou, le bateau tape, l’eau s’infiltre dans le bateau malgré cela il faut continuer à « vivre » et se battre pour la compétition mais la monotonie du vent joue sur le moral des troupes et particulièrement du plus jeune des skippers (moi), je me rassure en échangeant régulièrement à la VHF avec les copains qui semblent souffrir également de cette situation inconfortable, on tire autant sur les bateaux que sur le bonhomme.


Voilà mes mots du bord : « ambiance humide & décor penché, on pourrait croire que ce reaching est assez paisible mais c'est sans compter sur des nuages qui perturbent le vent et nécessitent la vigilance du skipper. En 10 minutes on peut se retrouver dans 9nds comme dans 30nds avec des rotations de 40°. Je sens que cette traversée va être longue, très longue peut-être trop ? »


A ce moment de la course les écarts commencent à être conséquent, je suis 8ème je me bat avec Corentin.D (Sofintére) seul adversaire à proximité.


• « Eole : un cadeau d'anniversaire empoisonné » #les mots du bord

15 septembre 2016, hier j'ai fêté mes 24 ans dans une nuit chaotique, des murs d'eau accompagnés d'un vent glaciale, la bateau vient percuter le creux de chaque vagues, l'atmosphère est très tendu à bord, pour cause quelques heures auparavant je croise deux copains de course sous voilure réduite, barre de fléché cassé pour Martin.L (Belloq Paysage) et D2 pour Gildas.M (Cercle Vert), l'estomac lié impossible d'avaler quoi que ce soit, vers 3h00 du matin une vague vient percuter violement mon bateau, j’entends un énorme « crack », je sors d'urgence et éclaire immédiatement en direction de la grande voile, ouf le mat est toujours en place, l'intérieur du bateau est en désordre j'ai fait une belle cascade heureusement sans gravité, la fatigue des derniers jours est énorme mais l'adrénaline associé au stress me tiennent, une nuit de plus, dans un éveil partiel ...


Vous l'aurez compris hier a probablement été la pire nuit de ma vie passé à bord du figaro, s'ajoute à cela que le temps commence à se faire long, cette longue ligne droite depuis les Acores, le bateau gité encore et toujours, l'absence de jeu stratégique et l'effort demandé par deux nuits musclées ... le moral est atteint, en piqure de rappel de ces jours difficiles Arnaud.G (Faun) a eu ce matin une casse matériel qui l'empêche de continuer de régater.


Ce sentiment d'avoir une épée au dessus de la tête, d'attendre notre tour pour une casse mécanique, la fatigue est bien plus profonde que sur la première étape, impossible de trouver un rythme régulier de vie à bord, l'humidité constante n'aide pas non plus a un semblant de confort, alors depuis hier on s'appelle entre skippper, on prend des nouvelles on discute et on se remonte le moral !


On sent bien que tout le monde est dans le dur mais on se pousse à aller au bout et je me réjouie d'avance du passage de cette ligne d'arrivée demain dans l'après-midi, encore une nuit, la dernière enfin, la compétition passe au second rang l'objectif est bien d'aller au bout ...


Pour l'anecdote hier pendant le plus fort de la tempête, la fatigue aidant, je me suis surpris à parler à mon bateau, lui demandant de m'amener jusqu’au port d'arrivée, il a tremblé pas mal de fois mais ne montre pas trop de signes de faiblesse jusqu'à maintenant :) parler à son bateau, un comportement normale du skipper en course au large ??



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