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Chapitre 2 – Le récital

Deuxième étape, deuxième podium, première victoire. Pierre l’attendait, celle-là. Il partait bille en tête sur cette Solitaire du Figaro avec comme objectif principal de goûter à la victoire d’étape. Avec une première épreuve sur le podium, cette deuxième était l’occasion de creuser davantage l’écart avec ses autres concurrents et de rattraper le retard qu’il avait sur Xavier Macaire. Une ombre au tableau : cette étape s’annonçait difficile physiquement, et elle a bien rempli son contrat. Le skipper Macif souligne : « Au début de la Solitaire, j’avais annoncé que ce ne serait ni un bizuth, ni un jeune qui la gagnerait car elle nécessitait de l’expérience et de la connaissance dans tous les points, tant dans sa longueur que dans les conditions ou encore les coefficients de vent rencontrés ».

©️ Alexis Courcoux

Voici l’analyse du récital de la Solitaire du Figaro faite par le vainqueur :


« C’était un récital technique, il fallait montrer que je savais naviguer dans les zones côtières bretonnes, là où peu de personnes passent d’habitudes. J’ouvrais en prime la voie à toute la flotte et j'avais donc une pression supplémentaire, mais aussi une certaine satisfaction. C’était un match physique, je me sentais vraiment comme un athlète purement sportif qui devait aller au bout d’un effort, tel un marathonien qui ne pense qu’à franchir la ligne. J’ai ce souvenir, après le passage de Barfleur, où j’ai réalisé plus de 61 virements de bord avec 100kg de matériel à déplacer. J’avais planifié pour la dernière nuit avec Dominic Vittet une option stratégique qui m’a offert la première place au passage de Guernesey et qui est devenue la bascule de mon étape. Le risque de me détacher du groupe pour lancer mes cartes et gagner a fonctionné. Quand je quitte mes camarades de jeu à 2h00 du matin après l’ile de Batz, je me retrouve sans personne, ni en visuel, ni à l’AIS, et je suis dans une atmosphère étrange qui m’oblige à avancer à fond. Le Figaro, c’est beaucoup de confrontation visuelle, de contact. Là, je n’avais que les chiffres sur le bateau qui ne me permettaient pas de savoir si je faisais bien avancer mon bateau. Cette étape était désormais ma course. Je me suis poussé à bout physiquement, j’étais dans mes réserves au nord de Cherbourg et les portions de parcours étaient trop courtes pour aller dormir depuis le Raz Blanchard. Je savais que la fin de course était pour moi, mais uniquement si j’arrivais à aller au bout. À ce moment-là, je rentre en guerre avec moi-même. Jusqu’à la ligne d’arrivée, c’est une lutte contre la fatigue et les hallucinations mais au bout du chemin, il y a mon objectif de victoire d’étape et la carotte est assez énorme pour m’animer sur les dernières heures. Je franchis la ligne en titubant tel un marathonien, l’arrivée dans le port est compliquée mais j’oublie vite cet état physique quand je me rends compte de la magie que je viens de vivre. Ça me rappelait mes combats à l’époque du laser quand je devais aller plus loin que les autres du fait de mon petit gabarit. Mon signe à l’arrivée, quand je me prends la tête entre les bras, montre bien que ma joie était aussi grande et belle que je l’attendais ! Chaque victoire sur cette Solitaire était différente, mais celle-là, c’était la plus belle car c’était ma première. Et la cerise sur le gâteau, je prenais la tête du général ! »

Le Chapitre 3 arrive demain…

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