Victoire sur la 3e étape, le sudiste récidive
Il ne s'en venterait pas, et pourtant, le sudiste Pierre Quiroga, qui faisait il y a bientôt 29 ans ses premiers pas à Brest, semblait être comme un poisson dans l'eau à son arrivée à Roscoff. Nulle étonnement, donc, quant à sa belle victoire en terres bretonnes ! Après 3 jours, 23 heures, 59 minutes et 54 secondes de course entre Fécamp et la baie de Morlaix, le skipper Macif a en effet remporté la 3e étape de l'épreuve tant attendue de la saison. Avec maintenant une 2e place et 2 victoires au compteur, Pierre, qui pointe à la tête du classement général avec 1h53 d'avance sur son successeur Xavier Macaire, se sent fier et pleinement satisfait face à la course qu'il a choisi de réaliser.
©️ Alexis Courcoux
Une trace assumée
"Le point sur lequel je suis le plus fier et satisfait est de ne pas avoir changé d’état d’esprit entre le départ à Saint-Nazaire et celui à Fécamp. Entre les deux, je fais 2 podiums, une deuxième place et une victoire, je suis en tête du classement général et me retrouve très sollicité à ce sujet. J’avais vraiment cette hantise de ne pas réussir à faire une course libéré. Finalement, ça n’a jamais été le cas. Dès le départ du parcours, je suis dans mon rythme, dans ma propre trajectoire et jusqu’à l’arrivée, je fais ma trace. Je n’aurais pas été déçu de finir 2e, j’aurais tiré quoi qu’il arrive le meilleur de ma performance. J’ai fait des erreurs, des grosses bêtises mais j’ai aussi très bien navigué à certains moments. Ce dont je très fier aussi, c’est ma louche entre Longships et l’île Lundy tout seul, mon palpitant était au maximum à me demander si ça allait passer ou non. C’est ça que j’aime dans la voile, je ne veux pas écraser mes concurrents, je veux juste proposer quelque chose de différent et l’assumer ! Ça fait 3 fois que ça marche, j’espère que ça ne va pas s’arrêter."
Un podium fièrement partagé
"J’aime beaucoup les skippers qui sont sur ce podium d’étape avec moi. C’est génial de partager ça avec Alexis Loison, « Riri et Fifi » comme Dominique Vittet, notre routeur, nous appelle. Alan Roberts est aussi un bon ami, je le côtoie beaucoup en dehors des courses, on s’est battus pour la victoire de la Solo Guy Cotten l’année dernière et on joue au squash ensemble pendant notre temps libre, je l’apprécie et suis très content pour lui."
Une victoire méritée
"La 2e étape, c’était vraiment une victoire physique avec très peu de sommeil, elle était plus dure mentalement. Ce matin avant d’arriver, je comptais demander au comité de course si certains bateaux avaient franchi la ligne avant moi. Émotionnellement, cette victoire inattendue est plus belle parce qu’elle s’est construite au fur et à mesure de la course. Il y a eu des up, puis des down, c’était difficile de garder le moral dans des conditions peu agréables. J’ai beaucoup perdu après Lundy que je passe en tête, je n’affale pas mon spi, j’étais au fond de moi plus fatigué que ce que je pensais, et je perds le moral quand l’AIS me dit qu’Alexis Loison croise devant moi."
Et pour finir, une bonne étoile
"Je me refuse de penser au classement général, par expérience, je sais qu’il ne faut pas que je change mon état d’esprit. J’ai juste besoin de naviguer comme je le fais en ce moment. J’étais venu pour une belle place au général et elle le sera quoi qu’il se passe. C’est écrit dans tous les papiers, pour gagner une étape de Solitaire, il faut que les étoiles soient alignées. Je ne sais pas expliquer cette réussite, je prends plus de temps pour moi, ma préparation est différente, je suis moins prêt physiquement mais je suis enfin moi-même. Je suis sur mon petit nuage, je flotte et je vois où ça me mène. J’ai la force de caractère de me dire que je vais naviguer comme il me plaît. Je trouve enfin les raisons pour lesquelles je peux gagner, j’ai eu des soucis sur les épreuves de début de saison mais je pense que j’étais capable de gagner chaque course cette année si les étoiles étaient alignées. Je ne cherche plus à comprendre, j’encaisse et je prends tout ce qui est bon à prendre. L’équilibre est complexe, il faut rester soi-même dans des moments où on est forcés de réfléchir. Il faut réussir à s’appuyer sur l’équipe notamment qui me permet de penser que tout est normal. Que la fête continue, maintenant ! »
Rendez-vous dès dimanche pour le départ de la 4e et ultime étape de cette Solitaire du Figaro.
Retrouvez toutes les infos sur le Facebook Pierre Quiroga – navigateur : https://www.facebook.com/pierrequiroganavigateur
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