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Chapitre 3 – L'étape de montagne

Troisième étape, troisième podium, deuxième victoire. Pierre savourait à peine sa première victoire et la satisfaction d’avoir rempli son contrat qu’il était déjà temps d’y retourner. La pression engendrée par cette réussite et son positionnement au classement général n’avait de cesse de ressasser au leader tout l’enjeu que cette étape représentait pour lui. Fort heureusement, le méditerranéen a su rester humble et concentré pour affronter le parcours qui l’attendait. Et c’est à l’issu des 490 milles entre Lorient à Roscoff qu’il s’est, à nouveau, imposé face à ses 33 concurrents et offert une avance confortable d’1h53 sur son dauphin Xavier Macaire. Après le match physique qu’il venait de remporter sur la deuxième étape, Pierre nous raconte le match mental qu’il a dû mener sur cette épreuve.

©️ Alexis Courcoux

L’étape de montagne, la préparation

« Cette étape était, avant même son départ, une épreuve contre moi-même. On me répétait sans arrêt que j’étais en tête du classement général, elle était charnière car la victoire finale allait commencer à se dessiner à son issue. Sur ce parcours, soit on s’écroulait si on avait trop donné au départ, soit notre classement se confirmait. Les vents annoncés étaient aléatoires, j’allais rencontrer des petits airs et des concurrents difficiles à contenir. Je me suis beaucoup appuyé sur l’équipe à ce moment-là pour ne pas ressasser tout ce qui pouvait m’enflammer. L’entre deux était aussi pour moi l’occasion de parler d’autre chose avec mes adversaires, notamment Xavier Macaire avec qui j’ai pu manger avant le départ. Je voulais me vider l’esprit à terre pour rester performant en mer. »

L’étape de montagne, l’ascension

« Une fois le départ lancé, j’ai vite compris que les étoiles étaient alignées en mon sens ! Je prends un départ moyen, je vire en bout de ligne et je me retrouve très rapidement, une fois la bouée de dégagement passée en 2e position, en tête de flotte. Des zones de transitions de vent ont redistribué les cartes, j’ai choisi des trajectoires différentes par rapport à la flotte jusqu’à Lundy et jusqu’aux Scilly. J’étais dans mon match et ça s’est très bien passé jusqu’à la dernière nuit folle où je décide de rester sur une route plus directe que la majorité des bateaux et, au petit matin, dans un vent assez fort sous gennaker, j’arrive à recroiser devant tout le monde et à passer en tête à l’île de batz accompagné des bateaux suiveurs qui m’apprennent que je vais gagner l’étape ! On a en effet 3 bateaux qui nous accompagnent sur les parcours dont un embarquement média sur lequel Alexis Courcoux, photographe officiel de la course et de la Macif est embarqué. J’essayais de lui demander ma position, en vain. Il ne pouvait rien me dire, je tentais de voir à travers son objectif si son air voulait dire que j’étais bien, ou pas.

C’est là que l’expression « match mental » prend tout son sens car la dernière nuit, il fallait que je navigue comme un vainqueur, ou du moins que je l’imagine dans une météo qui n’était pas du tout celle annoncée. Finalement, je prends une avance confortable en croisant 1 mille et demi devant Alexis Loison qui bataillait pour la victoire avec moi. J’étais, je pense, le bateau le plus à l’est de l’île de Batz, celui qui a donc fait le plus de chemin mais qui a privilégié le courant. Ce matelas d’avance m’a permis de savourer mon arrivée en baie de Morlaix de la meilleure des façons, sous un grand soleil et sur un podium avec les copains ! Je ressens le même plaisir que sur le podium de la 1e étape que je partageais avec Xavier Macaire. Mais avec Alexis, ami que j’ai depuis mes débuts dans la course au large il y a 6 ans et fils, comme moi, de Dominic Vittet, c’était humainement dingue ! »

Demain sera le dernier chapitre du récit de Pierre Quiroga sur la Solitaire du Figaro, restez attentifs...

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