"Au Large de St-Tropez" suite et fin ; enfin !
Voilà plus d'une semaine que la course est terminée, entre récupération, convoyage, logistique et préparation aux prochaines courses je n'ai pas eu le temps de revenir sur cette fin de course assez folle.
Après une première partie de course complexe de St-Tropez jusqu'aux bouches de Bonifacio la remontée de la côte Est nous a réservé pas mal de surprises, du vent faible, du courant et des options stratégiques différentes pour chacun des concurrents. Ce qui est sur c'est que les vents faibles et aléatoires ont continué à mettre nos nerfs à rude épreuve.
Bénéficiant d'un vent plus soutenu en début de remontée après la pointe Sud Corse je réussis à combler une partie de mon retard sur les 4 bateaux de tête mais la nuit à venir m'a réservé un mauvais tour, tardant à prendre ma décision sur le choix de l'option proche de la terre ou au large je me fais attraper et engluer dans une veine de courant suffisamment forte pour m'immobiliser toute la nuit !!
Au petit matin du 3ème jours je profite d'un filet d'air pour glisser le long de la côte et m'abriter du courant. Je vais "tricoter" toute la journée enchaînant virements et empannages jusqu'au cap Corse pendant que les copains, au large, progresse difficilement dans moins de vent. Le soir venu je rejoins le groupe de tête, nous nous tenons en quelques milles, cela fait 3 jours que nous dormons peu, l'expérience d'une année de navigation au large fait que j'identifie le passage du cap Corse comme un moment clé, il va y avoir un regroupement sous le dé-vent du cap Corse mais derrière il faudra se méfier de l'accélération du vent, sur les relevés 25-33nds annoncée de l'autre côté, le passage du cap est prévu vers 4:30 du matin. En quelques minutes nous allons passer de 5-8 nds à plus de 20nds.
Conscient que l'an dernier je m'étais effondré au même moment je partage mon expérience du Figaro pour prévenir les concurrents autour de moi que les conditions risque d'être humide après le passage du cap, il faut être vigilant et anticiper sur les changements de voiles pour ne pas partir à la faute ...
Le retour vers St-Tropez a été virile avec des pointes à 30nds en arrivant sur le continent, je fais une superbe remontée, j'ai gardé assez d'énergie pour terminer la course à la barre et pousser le bateau à 100% afin d'essayer de creuser un maximum sur les concurrents.
Je remporte cette course en temps réel avec plus de 7 heures d'avance, malheureusement insuffisant pour sauver mon raiting* mais quelle expérience en vue de la prochaine Solitaire Urgo le Figaro où, pour sur, nous rencontrerons des conditions météos similaires.
La suite du programme dans le prochain poste !
A bientôt !