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Retour sur la 2e étape de Pierre avant le sprint de la 3e

Le marathon de la deuxième étape à peine terminé qu’il faut déjà repartir pour un sprint. A Concarneau, Pierre Quiroga n’a eu qu’une trentaine d’heures pour se remettre d’une course rocambolesque où les classements ont fait le yoyo dans les vents faibles et les courants. Retour sur cette 2e étape.




Pas si décisive que ça cette 2e étape

« On s’attendait à une étape décisive et au final on arrive avec des écarts extrêmement minimes qui ne bouleversent pas le classement général. C’est la vraie leçon de cette étape, après 4 jours, 1h sépare le 1er du 25e… Donc on attend la 4e pour le fin mot de cette Solitaire. »


Une 2e étape positive !

« J’ai une excellente vitesse dans le petit temps. Je pense que les entraînements en Méditerranée ont bien aidé. D’ailleurs je sors de la première nuit, donc assez rapidement, en 3e position. Puis très vite je passe 2e, à la bataille avec Martin Le Pape, et on creuse la distance avec nos concurrents dans ce long speed test bâbord qui nous a fait traverser le golfe de Gascogne.

On arrive lundi soir en baie d’Audierne pour un passage à la Chaussée de Sein qui a entrainé un premier renversement de situation. Ça aurait pu être le tournant de la course. Si on arrivait à passer avec le courant, on aurait pu mettre 6h aux poursuivants et la régate aurait été pliée. Malheureusement en voile il faut un peu de réussite et on n’en a pas eu. Donc arrêt buffet pour les premiers dont je faisais partie, puis c’est comme si on prenait un nouveau départ après les 15 bateaux qui étaient derrière nous et qui nous ont rattrapés. »


Un moment hyper stressant

« Nouveau départ que j’ai plutôt bien pris, avec un passage à la marque de parcours de la Chaussée de Sein en deuxième position. C’était fou, il y avait 3-4 nœuds de vent, 2 mètres de vagues et un courant de folie dans la nuit complètement noire. Le bateau tournait un peu en rond au gré des courants. Ça a été un moment hyper stressant. Je pense qu’au moment de passer la bouée mon cœur était à 190 de pulsations ! »


Envie de marquer le coup, de gagner avec de l’avance

« J’étais d’attaque donc j’ai décidé de mettre les bouchées doubles en hissant le spi en premier. Ça m’a fait rapidement décoller. J’ai doublé Erwnan et je me suis envolé tout seul dans une option un peu plus au large que les autres. Je voulais absolument rester au large pour garder le synoptique, le vent de nuit qui devait me faire arriver avant 9h du matin à Belle-Ile. Ça s’est presque passé comme prévu puisque sur la première moitié de cette traversée j’ai pris beaucoup d’avance avec plus de vent que les autres. Puis j’ai manqué de lucidité. Il aurait fallu que je relofe de 10° à la moitié de parcours mais je me suis obstiné à vouloir rester au large. J’avais envie de marquer le coup, de gagner avec de l’avance. Donc j’ai pris un risque qui était peut-être trop important à ce moment-là. »


J’étais en tête et j’ai eu une rupture psychologique

« Cette course reflète aussi mon projet. Je mène de front beaucoup de choses, donc j’engrange beaucoup de fatigue. J’étais en tête et j’ai eu une rupture psychologique. Je me suis dit que si je ne mettais pas de l’avance à mes poursuivants, je ne pourrais jamais gagner parce qu’ils sont quand même forts. Donc il fallait que je marque un gros coup. Ça montre la différence entre les grands professionnels expérimentés et les jeunes pro-amateurs que je suis.

Puis ça a été le cercle vicieux. J’ai eu des problèmes d’électronique et au niveau de la pompe de ballast juste au moment où j’ai affalé mon spi pour essayer de relofer. Je ne pouvais plus remplir mon ballast au vent. Il a fallu que je bricole pendant une heure. Au petit matin, j’ai le D2 (câble intermédiaire qui tient le mât en latéral) qui s’est complètement dévissé et une drisse de génois qui s’est cassée dans 25 nœuds de vent. Une accumulation de petits soucis qui m’ont empêché de dormir. »


Je suis arrivé sur Belle-Ile complètement séché

« Après le stress de la chaussée de Sein, celui de la prise de risque en partant tout seul dans mon option, et les soucis techniques, il y avait beaucoup d’anxiété à bord. Je suis arrivé sur Belle-Ile complètement séché. Et j’ai enchainé pas mal d’erreurs par la suite qui m’ont fait perdre beaucoup. En plus je n’avais pas pris assez de nourriture. Ça a été trop pour moi ! Mais ça reste une belle étape. »


Je ne suis pas un suiveur

« J’aurais pu finir 3e ou 5e de cette étape mais ce n’est pas l’objectif. Je ne suis pas là pour gagner la Solitaire, je suis là pour gagner une étape. Chacun a des objectifs différents. Les premiers vont vraiment vite. La course a été très longue, l’expérience paie toujours en fin d’étape donc je ne me sentais pas de les affronter au fur et à mesure un par un. La voile reste un sport d’expérience et pour gagner une longue étape comme celle-là il faut avoir une part de vieux briscard en soi. Il fallait que je me différencie. Le coup de partir au large avait été préparé avec le météorologue du CEM mais il fallait que tous les éléments météo et le bonhomme sur le bateau aillent bien. Ça n’a pas été le cas mais voilà, je ne suis pas un suiveur ! Ce n’était pas un risque débile que j’ai pris, c’était calculé. Je voulais gagner l’étape. »




Départ de la 3e étape ce jeudi à 14h !


Les écarts restants serrés au classement général provisoire, il faut très vite se remettre en jambe pour les 150 milles de parcours côtier qui attendent les 43 solitaires aujourd’hui jeudi à 14 heures.


Nerveusement tu peux te surpasser

« Le stop est très très bref à Concarneau. J’ai eu beaucoup de travail à faire sur le bateau parce qu’il a été sollicité et qu’il y a eu de la casse.

La 3e étape reste une étape à objectif comme depuis le début de la Solitaire. Malheureusement je ne l’attaque pas dans les meilleures conditions parce que mentalement et physiquement je suis quand même atteint. Mais je suis motivé, c’est une étape courte. Nerveusement tu peux te surpasser une grande partie de la course. On verra si ça va suffire pour faire une belle étape mais en tous cas j’ai envie de bien faire !

On connaît le coin, ça va être une course tactique, nerveusement compliquée, il faudra être patient. »


La 3e étape en live !

Ce sprint pourra être suivi au plus près grâce à une retransmission des images de la régate en temps réel sur le site internet et le Facebook de la course. A partir de 12h30 jusqu’à 22h ce jeudi, puis de 8h à l'arrivée, émission en direct toutes les heures durant 15 à 20 mn.


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